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 Yennayer : Origines et rites

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Yennayer : Origines et rites Empty
MessageSujet: Yennayer : Origines et rites   Yennayer : Origines et rites Icon_minitimeMer 9 Jan - 2:50

Que signifie Yennayer ?
Etymologiquement le mot Yennayer est formé :

de Yen qui veut dire premier et de Ayer qui veut dire mois.

Yennayer est donc le premier mois de l’année dans le calendrier amazigh. Amenzou n’yennayer, le jour de l’an amazigh coïncide avec le 12 janvier du calendrier grégorien.



Mais quelle est l’origine du calendrier Amazigh ?
Aujourd’hui, nous sommes en 2956 L’an 1 amazigh remonte donc à 950 avant J-C. C’est le roi Sheshonq (chachnaq) qui, après avoir conquit le Delta du Nil, fonda la 22ème dynastie pharaonique. Une première bataille, une victoire grandiose.

Yennayer est fêté avec ferveur dans toute Tamazgha, là où vivent encore des berbères. De l’oasis de Siwa en Egypte jusqu’aux îles canaries dans l’Atlantique, de Ghadamès en Libye jusqu’à Tlemcen dans l’ouest algérien, des hautes terres des Chaouia aux oasis mozabites, dans le rif marocain, sur les côtes tunisiennes. Et surtout en kabylie.

Comment fête t-on Yennayer dans Tamazagha ?
Yennayer est fêté selon les caractéristiques de la région et les traditions de ses habitants mais l’objectif est le même : « C’est la fête présage d’une nouvelle année féconde ».

Dans la région de Gadamès en Libye, Yennayer est le jour des enfants. Ils y donnent libre cours à leur imagination pour jouer des tours aux adultes, une sorte de 1er Avril. Tout le village est regroupé autour d’un méchoui en plein air.

Au Maroc, il y a des régions ou l’on tient absolument à ce que les plats du jour comporte les sept légumes. Tout ce qui est vieux et usés dans l’habitation est changé et il est de coutumes de remplacer les pierres du foyer de la cheminée. C’est aussi l’occasion de faire le point et d’achever tous les travaux entrepris auparavant.

Dans les Aurès, les Chaouis crées une ambiance de joie et d’amusement, procède à un nettoyage méticuleux des maisons, au changement d’inyen (les pierres du kanoun) et prépare l’iranen (plat de grains de blé ou de maïs cuits dans du bouillon avec des févettes, de la graisse, du sel et du fromage).

La tradition veut également que tout ouvrage commencé tel que le tissage, soit terminé ce jour-là.

Dans l’Ahaggar, les touaregs commence a fêter Yennayer une semaine avant le 12 janvier. Pour cette occasion, on met ses plus beaux habits et on se pare de ses plus beaux bijoux, on chante, on danse autour de plats cuisinés tels que : kasbasu (couscous), taggala (pain), talbagat (viande hachée), aghaghe (jus).

Dans la région d’Oran (wahran) la famille se réunit et un banquet est organisé.

En kabylie, la célébration se fait à travers des rituels, des sacrifices et des plats particuliers. En pleine saison de cueillettes des olives, le travaille est arrêté. Les maisons sont nettoyées de fond en comble, repeintes, décorées et ouvertes aux convives.

Dans certains villages, c’est aussi la première coupe de cheveux pour les garçons. L’homme le plus vieux se charge de la besogne : « le petit vivra, souhaite-t-on ainsi, aussi longtemps que ce vieux coiffeur de la circonstance ».

Une seule pratique est partagée par les citoyens de toutes les contrées, il s’agit du réveillon du 31 boudjember, dernier jour de l’an qui s’achève. Le rituel est à quelques détails près, identique pour tous. Il consiste en un repas familial précédé d’un rite sacrificiel symbolique dont la portée est de protéger la famille du mauvais sort durant toute l’année qui arrive. On se doit de sacrifier un coq fermier. La famille élargie, parfois tout le clan, se retrouve autour d’un couscous au poulet fermier agrémenté de morceaux de viandes séchées (acedluh), on se gave toute la soirée de friandises et de fruits secs gardés pour la circonstance. Des grenades, des figues, des dattes, des raisins, des pruneaux sont sortis des jarres de terre cuite, des amphores bien dissimulées dans l’architecture des maisons berbères notamment dans la sous pente (tissi) qui prolonge la grange (adaynin). Certains adultes sont chargés, toute la soirée, d’expliquer aux enfants l’histoire Yennayer pour cultiver la mémoire et perpétuer la culture.

La commémoration est donc à la même date avec des pratiques différentes d’une région, d’un pays à l’autre, selon les traditions et le mode de vie spécifiques. Une manière comme une autre de transmettre nos us et coutumes et de ne pas oublier nos racines.

Assegwas ameggaz.
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